Par une heureuse coïncidence de programmation d’expositions, Gisèle Freund et Walter Benjamin, deux amis d’avant-guerre se retrouvent aujourd’hui à Paris. À la Fondation Pierre Bergé/Yves Saint Laurent pour G. Freund, au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme pour W. Benjamin.
Gisèle Freund photographiée par Adrienne Monnier / Paris, vers 1935 (Fonds Gisèle Freund/IMEC/ Fonds MCC)
Ces deux amis là s’étaient quittés à Paris en 1940, à la veille de l’arrivée des troupes allemandes. La première, photographe, prit un train, puis une bicyclette jusque dans le Lot ; le second, philosophe et bien plus, s’arrêta à Lourdes. Gisèle Freund embarque pour Buenos-Aires en 1941, grâce à Victoria Ocampo, écrivain et éditrice argentine et André Malraux. Walter Benjamin meurt le 26 septembre 1941, « comme un chien, suicidé dans sa quarantième neuvième année, au bout d’un chemin qui ne menait nulle part »*, à Port-Bou.
Ces deux expositions, à taille humaine, bien distinctes, agréables à suivre, rigoureusement élaborées. retracent leur œuvre et leur vie, documents originaux à l’appui.
On se dit, quand même, si ces deux expositions n’en faisait qu’une, comme le furent, en complicité dans leur histoire intellectuelle avec la photographie et la littérature ces deux allemands, juifs, déchus de leur nationalité par les nazis, ce serait aussi pas mal. Faisons comme si. Une exposition scandée par ces « Passages », en référence au sous titre du livre monumental de Benjamin sur le Paris du XIXéme siècle et, somme toute, au résumé de son œuvre magistrale.
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