Quelle idée que d’aller s’enfermer dans une chambre d’hôtel de la rue du Pô à Turin pour y écrire un livre en gardant à l’esprit que Xavier de Maistre avait écrit son Voyage autour de ma chambre tout près de là ! Il n’y qu’Enrique Vila-Matas pour espérer qu’un état de grâce émergera de cette coexistence. Il faut au moins cela pour accepter la pertinence de son postulat : ce que Finnegans Wake et Les Fiançailles de M. Hire ont à se dire. Il n’a de cesse de les combiner et nous demande rien moins que de l’aider dans son processus de mise à nu d’un axe invisible Joyce-Simenon qui avait manifestement échappé depuis les années 30 aux spécialistes tant de l’un que de l’autre, ce qui fait du monde. Et si, en oubliant que l’un usait d’un type de narration romanesque dit classique et l’autre d’un parti pris de radicalité, on constatait qu’au fond leurs tendances n’étaient pas si distantes et qu’il ne s’agissait peut-être que de deux modalités différentes du réalisme ?
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