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Nous rêvions. Valéry Giscard d’Estaing invente plutôt ici une sorte de littérature françafricaine, même si son roman a pour décor la Namibie allemande puis sud-africaine de la première moitié du XXe siècle. La principale qualité du roman est sa brièveté. Nous n’aurons pas besoin cette fois d’un septennat pour en venir à bout. Il faudrait en revanche un courage qui me manque pour en résumer la pâlotte et falote intrigue. La phrase est d’un classicisme à périr d’ennui, émaillée de rares audaces métaphoriques systématiquement calamiteuses : « On n’entendait passiffler le passage du temps. » Ou : « Alors elle éclata en sanglots, des sanglots saccadés, comme des vomissements de larmes. » Ou : « Le jour n’était pas encore levé, mais les fenêtres laissaient passer cette pâte gris pâle qui constitue la première annonce de l’arrivée du soleil » (et indique de même qu’il est temps desortir le pudding du four.
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Lu sur : http://abonnes.lemonde.fr/livres/article/2011/11/24/vge-poete-de-la-negritude_1608395_3260.html