16/11/2011 | Critique | Fiction
Sous la plume de l’Autrichien Robert Menasse – à qui on doit déjà le remarquable Chassés de l’enfer –, l’initiation aux plaisirs a l’apparence d’un millefeuille philosophique à l’architecture complexe. Voici le récit à la première personne d’un homme en thérapie, affairé à percer le secret d’un intérêt compulsif pour la gent féminine. Une dépendance qui s’est insidieusement installée dans sa vie. Le lecteur suivra les déboires du flamboyant séducteur insatisfait. Il assistera à de dérisoires anecdotes dévoilant l’essence tragique d’un anathème – l’intrication souterraine du ravissement au prix de vives souffrances. Pour cela, Robert Menasse crée un territoire mental. Il façonne un décor où notre sémillant peine-à-jouir a du mal à trouver son épicentre, tandis que la tentation nihiliste est réduite à une entreprise de justification illégitime et polymorphe. Le reste n’est qu’histoire de « malentendu » – terme dont la résurgence lacanienne servira de fil conducteur aux digressions logico-discursives de Nathan. Car l’apathique charmeur manifeste l’équilibre précaire séparant le désir d’un désespoir infini.
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