Dans l’avion
Mon livre marche, les ventes s’envolent, je m’éclate ; mais de qui parle-t-on ? Les verbes agitent-ils les bons sujets ? Je mélange tout, je ne sais qui marche, je ne sais qui vole, je vais vers le crash. Mon livre marche, dit-on, mais c’est une façon de parler : c’est moi qui l’emporte. Je vais de ville en ville pour le montrer, pour le signer, des villes lointaines et le train n’y suffit pas. Je dois prendre l’avion. Et là, ça ne va pas.
Dans l’avion, je suis apeuré comme un petit chat que l’on emporte dans une caisse aveugle. Il cherche à rester debout, les oreilles hérissées, le poil raide, les quatre pattes de longueurs différentes pour compenser l’inclinaison de la boîte, et il crispe le bout de ses doigts pour tenter de tenir, de s’accrocher au sol penché où ne pénètrent pas ses griffes.
Lire la suite : http://www.thepariser.fr/dans-lavion/