C’est un conseil d’ami : évitez de toucher à Borges (l’homme, l’écrivain, l’œuvre, tout !) sinon il vous en cuira. Nous sommes désormais un certain nombre de par le monde à avoir payé pour le savoir. Chaque fois qu’une gazette se fait l’écho d’un procès contre un critique, un universitaire, un essayiste, ou même un défunt ami de son illustre mari(tel Adolfo Bioy Casarès) qui a osé à sa manière déposer ses hommages aux pieds de l’écrivain, le chœur se presse pour lui crier : bienvenue au club ! La fière cohorte des condamnés. Car la veuve veille, ses hommes de loi en embuscade. Propriétaire du droit moral et du droit patrimonial sur les écrits du grand aveugle visionnaire de la littérature, elle se manifeste dès qu’elle sent poindre une menace (on peut le dire ainsi, Maître, ce n’est pas trop diffamatoire ? merci). Dernier en date, tout jeune encore dans la bande : l’auteur majorquin Agustin Fernandez Mallo(né en 1967). Son crime : avoir voulu refaire le livre de Jorge-Luis Borges, auteur chéri entre tous : El Hacedor (1960) publié en français sous le titre L’Auteur, même si Le Poète, ou, mieux encore, Le Créateur, semblerait plus approprié.
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