Par Baptiste Liger (Lire), publié le 09/11/2011 à 08:00
Cette nouvelle traduction est l’occasion de redécouvrir Arno Schmidt, dont l’antihéros Heinrich Düring a choqué l’Allemagne des années 50.
Le rôle de l’écrivain ne serait-il pas de « saisir d’une main ferme l’ortie de la réalité » et de « tout nous montrer: la racine noire et visqueuse; la tige de serpent d’un vert vénéneux et la vaniteuse fleur (fendue) »? C’est en tous les cas la position d’Arno Schmidt (1914-1979), lorsqu’il publie Scènes de la vie d’un faune, roman brûlot qui provoque immédiatement la controverse outre-Rhin. « Dès leur parution allemande en 1953″, apprend-on dans la postface de cette nouvelle et remarquable traduction, « les tribulations de l’antihéros Heinrich Düring, chef de bureau dans l’Allemagne hitlérienne, passent aux yeux de certains commentateurs pour une manifestation de haine contre l’esprit. » La polémique s’est, depuis, bien apaisée… Celui que les Allemands comparent volontiers à Joyce et à Céline décrit ici la vie et les avis d’un petit fonctionnaire misanthrope – par ailleurs narrateur -, travaillant à la sous-préfecture de Fallingbostel, entre 1939 et 1944.
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