C’est curieux mais je ne m’étais pas aperçu que Chateaubriand dit « le Vicomte », comme s’il n’y en eut jamais qu’un, avait si mauvaise réputation. J’entends bien Michel Crépulorsqu’il assure qu’il était tombé dans un oubli relatif et que cette situation méritait réhabilitation ; mais j’ai du mal à imaginer que l’auteur des Mémoires d’outre-tombe ait séjourné depuis si longtemps au purgatoire des lettres françaises, lui si moderne, paradoxal, romantique anti-romantique. Crépu, qui signe un convaincant Le Souvenir du monde (228 pages, 17,50 euros, Grasset), n’en démord pas : Chateaubriand, comme Bossuet à qui il a consacré l’un de ses précédents essais tout aussi pénétrants (Le Tombeau de Bossuet, Grasset, 1997), gît dans un purgatoire éternel d’où il est quasiment impossible de communiquer avec l’extérieur : « Ce sont de nouveaux inconnus » assurait-il récemment lors d’une causerie sur son livre à la librairie parisienne Compagnie.
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