Toute guerre suscite des limitations importantes de la liberté de presse, d’édition, d’expression, de création. La guerre d’Algérie, 1954-1962, ne fit pas exception. L’État français prit alors des mesures pour assurer le contrôle des journaux, des livres, des émissions radiophoniques, des projections cinématographiques et des représentations théâtrales.
En ce qui concerne l’édition, sans prétendre à l’exhaustivité, on notera la censure des livres suivants: « La Question » de Henri Alleg (Minuit, 1958), « La Gangrène » de Bachir Boumaza, Mustapha Francis, Benaïssa Souarni, Abdel Kader Benhadj, Moussa Kebaïli (Minuit, 1959), « Notre guerre » de Francis Jeanson (Maspéro, 1960), « Des Voix dans la Casbah », pièce de théâtre d’Hocine Bouhazer (Maspéro, 1962), « Le droit à l’insoumission », ouvrage collectif ((Maspéro, 1962).
Comme en matière de violence, l’année 1961 est un paroxysme, avec onze livres interdits. Parmi eux, « Sans commentaires » du Comité Maurice-Audin (Minuit, 1961), »Les Damnés de la Terre » de Frantz Fanon (Maspéro, 1961), »Les Égorgeurs » de Benoist Rey (Minuit, 1961).