Finn contre Hire
jeudi 27 octobre 2011, par
« Chet Baker pense à son art », la dernière « fiction critique » d’Enrique Vila-Matas est un chef-d’œuvre.
« Chet Baker pense à son art » de l’écrivain espagnol Enrique Vila-Matas est certes un livre de commande (pour la collection que dirige Colette Fellous au Mercure de France) mais c’est également un chef-d’œuvre. Paul Valéry lui-même ne disait-il pas : « Mes plus beaux poèmes, je les ai écrits sur commande » ?
Voilà l’histoire, si l’on peut dire. L’année dernière, Vila-Matas préfaçait le roman d’un écrivain argentin, Sergio Chejfec « Mes deux mondes » (traduit ici aux éditions du Passage du Nord-Ouest) en disant que Chejfec se situait au croisement de Simenon et de Joyce, ce qui, ajoutait-il, « ouvrait une perspective très intéressante pour le roman du futur ». Croisement des plus improbables puisque Joyce et Simenon sont dans l’ordre littéraire à l’opposé comme l’est et l’ouest : le premier, souvent qualifié d’écrivain expérimental, est réputé pour avoir écrit le livre le plus illisible de tous les temps, « Finnewans Wake » ; l’autre Simenon est au contraire connu pour son réalisme commercial. Mais cette préface est le point de départ de « Chet Baker pense à son art ».
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Enrique Vila-Matas, « Chet Baker pense à son art », Mercure de France, 175 pages, 18, 80 euros.