Pierre Jourde, écrivain, professeur d’université et critique littéraire, se pose quelques questions INVITÉ(E) DE LA RÉDACTION
21.10.2011
Paysans, écrivains
Samedi 8 octobre, avec mon ami Gillou, fermier dans le Cantal, et son fils, je descendais son troupeau d’une quinzaine de vaches, à l’estive dans les monts du Cézallier. Un taureau charolais, quelques belles Salers, une ou deux Aubrac. Nous avions monté les bêtes début juin. C’est une quinzaine de kilomètres à pied, à travers des paysages sauvages, sublimes, de hautes steppes désertes. A ma connaissance, Gillou est le dernier paysan de la région qui continuait à pratiquer l’estive (la transhumance) à pied. Il prend sa retraite, vend le troupeau, c’est terminé. Disparition de tout un pan de tradition paysanne. Je raconte en détail la dernière montée de juin dans la revueXXI, qui a paru au moment même où nous faisions cette ultime descente. Quel rapport avec ce blog «culturel»? Mais la vache, la montagne, l’estive, la petite paysannerie indépendante, c’est toute une culture, justement. Envie d’écrire une suite à Pays perdu.
Jeudi 13, participation à une intéressante table ronde à l’invitation de la médiathèque de Saint-Etienne, sur le thème de la commande passée aux écrivains, autour de l’avant-dernier numéro de la NRF consacré au « Tour de France » (des régions), pour lequel je me suis fendu d’un texte sur l’Auvergne, justement. La table ronde, à laquelle participent également Gaëlle Bantegnie et Yves Ravey, est animée par Thierry Guichard, du Matricule des anges. Guichard oriente le débat sur les commandes institutionnelles, municipalités, régions, etc., et la position de l’auteur vis-à-vis de ces institutions.
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