A titre particulier | LE MONDE DES LIVRES | 13.10.11 | 11h19
Qu’elles soient en bas de page ou en fin de volume, les notes sont les ennemies de la lecture. La peste ou le choléra. La note en bas de page est la pire : on ne peut s’empêcher de la lire, elle brise le rythme de la phrase, on perd le fil, le charme est rompu – et le plus souvent, on enrage quand on constate à quel point on pouvait sepasser de l’information divulguée. La note en fin de volume frustre : on remet sa lecture à plus tard, mais on se dit qu’on rate sans doute quelque chose d’important.
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La préciosité d’Eric Laurrent m’a d’autant plus réjouie qu’elle est parfaite. L’auteur français écrit « septante » et non « soixante-dix », prouvant ainsi le caractère érudit de la langue belge. On comprendra que cela m’enchante.
L’emploi récurrent des subjonctifs imparfait et plus-que-parfait, ampoulés et facilement odieux sous d’autres plumes, coule de source chez Eric Laurrent. Sa manière ludique d’écrire précieux insuffle des émotions bizarres. C’est de la cuisson à l’azote liquide. Comme la cuisine moléculaire, ce n’est pas facile àmanger, mais fascinant…………
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LES DÉCOUVERTES d’Eric Laurrent. Minuit, 174 p., 14 €.