11 octobre 2011 |
Jonathan Franzen était l’un des quatre ou cinq écrivains attendus de la rentrée littéraire. Parce que son précédent roman, Les Corrections, de l’avis de beaucoup son chef-d’œuvre, l’a imposé comme un auteur incontournable et que le livre s’est vendu à plusieurs millions d’exemplaires dans le monde depuis sa sortie en 2001.Parce que Franzen s’est vu soudain starifié, proclamé «great american novellist» en Une du Time – privilège réservé à une poignée d’auteurs vivants. Parce qu’il apparaît même dans la série animée Les Simpsons, rêve de La Zone d’inconfort devenu réalité: «Quant à devenir moi-même une bande dessinée: quelle victoire ce serait!»
Les Corrections sont en cours d’adaptation pour HBO. Freedom a été l’une des lectures de l’été 2010 d’Obama. Franzen a donné une lecture publique au théâtre de l’Odéon, le 19 septembre, à guichets fermés, succès oblige.
Sorti en France, aux éditions de l’Olivier, dès le 18 août (le lendemain de l’anniversaire de Franzen, 52 ans), Freedom est arrivé auréolé d’une critique anglo-saxonne unanime. Mais la France aime cultiver sa différence. Dans Le Monde des Livres, François Beaune célèbre un roman aussi addictif que les meilleures séries américaines tandis que Marc Weitzmann se gausse d’une psychologie qui «fleure le Marc Levy». Jonathan Franzen devrait apprécier l’illustration parfaite de ce qu’il écrivait en 1996 déjà, dans l’article «Rêver peut-être (Perchance to Dream)» du Harper’s: «Nous vivons dans une culture fortement binaire.»
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