Aude Lancelin – Marianne | Dimanche 2 Octobre 2011 à 16:01
Dix ans après le succès mondial du «Portail», récit de son incarcération chez les Khmers rouges, François Bizot revient sur cette terrible expérience dans un livre exceptionnel. Avec «Le Silence du bourreau», l’auteur va encore plus loin dans la transgression du regard convenu porté sur les monstres historiques.
(Kaing Guek Eav surnommé «Douch» – Flickr – Extraordinary Chambers in the Courts of Cambodia – cc)
«C’est étrange, de se retrouver ainsi dans une pièce tous les deux, sans même se connaître», glisse François Bizot en vous scrutant avec une extrême attention. Comme si les lieux clos le ramenaient encore à des sensations étouffantes. L’auteur du Portail vient de rentrer définitivement en France. L’Asie du Sud-Est, il n’y vivra plus. Le procès de Douch, le tortionnaire responsable de la mort de 40 000 personnes qui épargna étrangement sa vie, l’a déçu et pourtant apaisé. Plus rien ne le retient désormais au Cambodge, où sa vie bascula un jour d’octobre 1971, quand il fut arrêté, à 30 ans, par des miliciens khmers alors qu’il effectuait des recherches sur le bouddhisme, qu’il fut soupçonné d’être un agent de la CIA, condamné à mort et conduit dans un sinistre centre de détention.
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