Critique – La vie du reporter polonais racontée sans concession
La figure du grand reporter est une création virile dont les symboles sont des hommes qui prenaient quelques libertés avec les faits. Ryszard Kapuscinski, mort en 2007 à 74 ans, en est l’un des étalons : le journaliste polonais était un écrivain, et c’est ainsi, par la forme nouvelle de ses récits, cette manière d’introduire son personnage au naturel parmi des gens ordinaires vivant des situations extraordinaires, qu’il fit découvrir «un exotisme nouveau, inédit» – l’exotisme surchauffé de la nature humaine ; qu’il fit sentir, dans ses grands livres (le Négus, le Shah, la Guerre du foot, Ebène), le pouls quotidien et emballé des conflits qui agitèrent le sud de la planète dans les années 60-70.
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Artur Domoslawski, qui fut un disciple et un ami du maître, lui rend dans sa biographie le meilleur hommage non littéraire possible : écrire une enquête honnête, où les doutes et les «notes de travail» du biographe sont eux-mêmes mis en scène (c’est à la mode), où rien n’est caché des mensonges de Kapu : «Mon premier souci a été d’éviter la fabrication de mythes – je voulais écrire la biographie d’un reporter et d’un écrivain considéré comme le maître de la littérature des faits.»
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