Il est des romans qui nous happent dès les premières lignes. On sait déjà qu’on s’apprête à vivre une grande aventure. On sent, là, dans notre ventre, un minuscule frétillement. Cette sensation est d’autant plus grande quand on ne s’y attend pas. Ce fut le cas pour Cette main qui a pris la mienne.
Les premières phrases sonnent juste, même la nature sait qu’un changement arrive :
Ecoutez. Dans cette histoire, les arbres s’agitent, frémissent, se redressent sous les bourrasques qui soufflent de la mer. A voir leurs branches fébriles, les mouvements impatients de leurs cimes, on a l’impression qu’ils savent que quelque chose va se produire.
Le jardin est vide, la cour désertée hormis quelques pots de géraniums et delphiniums qui frissonnent au vent. Sur la pelouse, deux fauteuils font poliment face à un banc. Une bicyclette est appuyée au mur, mais ses pédales sont au repos, sa chaîne bien graissée immobile. On a sorti un landau pour que le bébé dorme au grand air et, enveloppé dans son cocon de couvertures rêches, il ferme obligeamment les yeux. Une mouette est suspendue dans le ciel, silencieuse elle aussi, le bec clos, les ailes déployés pour profiter des courants ascendants.
Le décor est planté. Le lecteur s’attend à ce que l’action bascule.
Le calme avant la tempête.
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Auteur : Maggie O’Farrell
Editeur : Belfond
Date de parution : 07/04/2011
EAN13 : 9782714446992
Genre : romans et fiction romanesque
21 € 50
418 pages