24 août 2011
Par Interfaces/fonds anciens BU Lyon
L’étude de la vingtaine d’incunables (ouvrages imprimés avant 1501) conservés à la BIU Lsh permet de se faire une idée des évolutions à l’œuvre au cours des cinquante premières années de l’histoire de l’imprimerie. Il s’agit d’une période de transition où, pour ne pas dérouter les acheteurs potentiels, les nouvelles techniques imitent les manuscrits : la mise en page, les ornements refusent toute innovation manifeste. Des audaces apparaissent pourtant progressivement autour de 1520, notamment sous l’influence de l’humanisme italien, et Lyon, de par sa position géographique, est particulièrement bien placée pour recevoir ces nouvelles influences.
L’ouvrage d’Angelo Carletti, Summa angelica, constitue un exemple typique de l’imitation d’un manuscrit : un texte sur deux colonnes, une initiale peinte, des pieds de mouche rouges et bleus en alternance pour marquer de façon esthétique les paragraphes, les armoiries d’un des possesseurs peintes sur la première page… Il était fréquent en effet d’imprimer un texte avec de nombreux espaces blancs afin que l’acheteur, selon ce que lui permettait sa fortune, puisse personnaliser son exemplaire. Il faisait alors décorer à ses frais son ouvrage, pour lui donner l’apparence d’un manuscrit luxueux. D’où des initiales ornées souvent peintes, les couleurs rouge, bleu et or étant privilégiées.
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Fig. 1 : Summa angelica de casibus conscientiae / Angelo Carletti (1411-1495) ; praef. Hieronymi Tornieli. Chivasso : Jacobino Suigo, 1486. Cote BIU Lsh : Mss & R 87