En un temps où la curiosité publique pour les coulisses de toutes choses est des plus vives, il est incroyable que l’esprit du making of se soit cantonné au cinéma. Il est vrai qu’on court toujours le risque de tuer la magie d’une œuvre en dévoilant l’envers du décor. Comme si la création d’un monde n’était qu’une affaire de technique et de « trucs ». Deux grands romanciers s’y étaient pourtant lancés autre fois avec une égale réussite : André Gide avec le Journal des Faux-monnayeurs(L’imaginaire/ Gallimard) qui parut un an après Les Faux-Monnayeurs (1925), fascinant exercice d’autocritique du roman en pleine élaboration et de l’auteur confronté à ses limites ; et Thomas Mann en publiant le Journal du Docteur Faustus (préfacé et traduit par Jean-Michel Palmier, Bourgois) indispensable à qui veut connaître la genèse, la composition, le rapport à l’Histoire et surtout les sources musicales de son roman Le Docteur Faustus (1947).
Lire : http://passouline.blog.lemonde.fr/2011/07/22/avant-ou-apres-le-roman-son-journal/#xtor=RSS-32280322