Raymond Radiguet est un écrivain français, né le 18 juin 1903 à Saint-Maur et mort le 12 décembre 1923 à Paris. Talent très précoce, il a écrit deux romans ayant connu un grand succès critique et populaire, soit Le Diable au corps et Le Bal du comte d’Orgel, publiés alors qu’il abordait la vingtaine.
Œuvre littéraire
En septembre 1921, à Piquey, loin de Paris, où l’a entraîné Jean Cocteau, il a terminé Le Diable au corps. L’année suivante, au Lavandou cette fois, toujours avec Cocteau et ses amis, il écrit son deuxième et dernier roman, Le Bal du comte d’Orgel.
Le Diable au corps
En 1923, Bernard Grasset lance Le Diable au corps de façon spectaculaire, sur le thème : « le premier livre d’un romancier de 17 ans ». Devant une telle publicité, qu’elle juge de mauvais goût, la critique est surprise, voire moqueuse et hostile. Mais, après la publication, Radiguet reçoit de chaleureuses félicitations d’écrivains tels que Max Jacob, René Benjamin, Henri Massis et Paul Valéry. Le jeune écrivain écrit dans Les Nouvelles littéraires le jour même de la publication de son roman, le 10 mars 1923, un article dans lequel il affirme que son roman qui puise pourtant dans sa vie est « une fausse biographie » : « Ce petit roman d’amour n’est pas une confession […] On y voit la liberté, le désœuvrement, dus à la guerre, façonner un jeune homme et tuer une jeune femme […] le roman exigeant un relief qui se trouve rarement dans la vie, il est naturel que ce soit justement une fausse biographie qui semble la plus vraie3 ».
Le Bal du comte d’Orgel
Le Bal du comte d’Orgel fut publié en 1924 par Bernard Grasset, à titre posthume. Dans son émouvante préface, Jean Cocteau qui a pris part aux corrections des épreuves évoque la mort de son jeune ami :
« Voici ses dernières paroles:
“ Écoutez, me dit-il le 9 décembre, écoutez une chose terrible. Dans trois jours je vais être fusillé par les soldats de Dieu ”. Comme j’étouffais de larmes, que j’inventais des renseignements contradictoires : “ Vos renseignements, continua-t-il, sont moins bons que les miens. L’ordre est donné. J’ai entendu l’ordre. ”
Plus tard, il dit encore : “ Il y a une couleur qui se promène et des gens cachés dans cette couleur. ”
Je lui demandai s’il fallait les chasser. Il répondit : “ Vous ne pouvez pas les chasser, puisque vous ne voyez pas la couleur. ”
Ensuite, il sombra.
Il remuait la bouche, il nous nommait, il posait ses regards avec surprise sur sa mère, sur son père, sur ses mains.
Raymond Radiguet commence. »