Balland – novembre 2010 – 301 pages
traduit du norvégien par Hélène Hervieu
Quatrième de couverture :
Dans un chalet isolé, perdu dans les montagnes norvégiennes, vit un homme rustre et sauvage, entouré de ses chiens. On ne sait ni comment ni pourquoi « elle » est arrivée là, une jeune femme délicate sans nom ni passé. De ce roman érotique se dégage une atmosphère à la fois poétique et singulière. Entre soumission acceptée, animosité ambiguë et jeux sensuels, le rapport de force homme-femme s’installe progressivement, magnifié par la nature hostile du Grand Nord. Avec la même tension sexuelle que L’Amant de Lady Chatterley et la même puissance que Le Boucher d’Alina Reyes, Anne B. Ragde déploie dans ce roman toutes les nuances de son style et démontre, une nouvelle fois, la force de son écriture.
Auteur : Anne Birkefeldt Ragde est née en Norvège en 1957. Auréolée des très prestigieux prix Riksmal (équivalent du Goncourt français), prix des Libraires et prix des Lecteurs pour sa « Trilogie de Neshov », Anne B. Ragde est une romancière à succès, déjà traduite en 15 langues, aux millions d’exemplaires vendus.
Mon avis : (lu en juin 2011)
Lorsque j’ai lu Zona frigida, j’ai découvert que j’avais « raté » la parution de ce livre. Voilà l’erreur réparée.
J’avais lu la quatrième de couverture en diagonale et l’image de la couverture aurait du me mettre la puce à l’oreille… J’ai pourtant été surprise dès la première page, car malgré le titre glacial, ce livre est plutôt chaud ou érotique…
C’est l’histoire d’une femme qui vit avec un homme rustre dans la forêt norvégienne. Nous ne savons rien du passé de la jeune femme et pourquoi elle est arrivée là. Tout deux cohabitent et s’occupent d’un élevage de chiens de traineau. La relation qu’il existe entre les deux êtres est particulière, elle accepte avec soumission les assauts sexuels de son compagnon. L’auteur décrit avec beaucoup de lenteur la vie de ce couple, la nature fait partie intégrante de l’histoire, elle est rude, le froid, l’hiver donnent une atmosphère spéciale, un peu inquiétante au roman.
Dans la Trilogie des Neshov, nous avions beaucoup appris sur l’élevage des cochons, après la lecture de Un jour glacé en enfer l’élevage des chiens de traîneaux n’a presque plus de secrets pour le lecteur…
Ce livre d’Anne B. Ragde se lit plutôt facilement mais j’avoue que c’est celui que j’ai le moins aimé.
Extrait : (début du livre)
Elle a débarqué dans un endroit si boueux que ses chaussures de ville ne lui sont plus d’aucune utilité et qu’elle a dû enfiler une paire de gros sabots, un endroit où elle ne peut plus porter ses vêtements noirs d’avant. C’est pourquoi il lui a acheté une combinaison de travail rouge à manches longues, un modèle bon marché. Elle n’est jamais venue dans un endroit comme celui-ci, n’a jamais connu un homme comme lui, n’aurait jamais cru qu’elle serait capable de coucher avec quelqu’un aux mains si crasseuses et au jean si crotté, un homme taciturne qui n’ouvre la bouche que pour parler de ses chiens.
Elle déplace le dernier sac de croquettes et le range à côté des autres. Voilà. Maintenant, le passage est dégagé.
- C’est pas à toi de traîner ces gros sacs, lui dit-il dans son dos.
Elle ferme les yeux.
Prends-moi par derrière, là, tout de suite, enlève ce que j’ai sur le dos et […]
- Mais j’y arrive très bien, proteste-t-elle en se redressant.
Il croise son regard.
- Ce genre de corvée, c’est moi qui m’en charge. Qu’est-ce-que t’as ? Tu chiales ?
- Non, pourquoi ça ?
- T’as les yeux qui brillent.
Son regard s’attarde sur le dos de l’homme qui se dirige vers les enclos et elle entend les aboiements des trente-deux chiens de traineau se propager à la vitesse d’un feu de brousse. Dès que l’un d’eux aperçoit le maître, il se met à aboyer et entraîne tous les autres. Elle n’en revient pas que certains chiens soient capables de faire la différence entre différents types d’aboiement. Parfois, alors que la meute se repose à l’ombre, il suffit d’un chien, s’imaginant avoir repéré quelque chose à l’orée du bois, donne de la voix pour qu’aussitôt cinq ou six chiens – les plus jeunes et les plus craintifs – se lèvent et fassent un boucan d’enfer, la tête tournée en direction de la forêt, le poil dressé, prêts à affronter un danger invisible et s’excitant entre eux, dans un mouvement allant crescendo, avant d’admettre qu’ils se sont trompés et, penauds, de s’allonger à nouveau en formant un gros tas de fourrures. Pendant tout ce cirque, les chiens plus âgés se sont contentés de cligner des yeux d’un air agacé, car au premier aboiement, ils avaient compris qu’il s’agissait d’une fausse alerte, bref, un moyen un peu hystérique de passer le temps. Eux aimeraient seulement faire leur sieste en paix.
Déjà lu du même auteur :
La Terre des mensonges
La Ferme des Neshov
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