Dans La Douceur de l’enfer, Olivier Grenson raconte la quête initiatique de Billy Summer, un jeune Américain qui part assister au rapatriement de la dépouille de son grand-père, mort 60 ans plus tôt au cours la Guerre de Corée. Le dessinateur évoque avec nous la cheminement de son premier scénario.
« La Femme-accident » est un récit qui explore plus en profondeur les émotions et la personnalité du personnage principal que votre série Niklos Koda. Ce nouveau récit suit le mouvement. Était-ce un besoin d’aller dans cette voie ?
Le contexte social de la Femme-accident était important. Denis Lapière avait situé ce récit en Bretagne. Lorsque j’ai lu son scénario, j’ai immédiatement pensé à des décors industriels et j’ai voulu déplacer l’action dans un lieu que je connaissais. J’ai passé mon enfance dans la région de Charleroi. Je voulais avoir un lien plus intime avec ce personnage. En la dessinant dans ma région natale, je me la suis appropriée. La Femme-accidentest un trait d’union entre ma série récurrente et « populaire », Niklos Koda et des histoires plus personnelles.
Un voyage en Corée a été le déclencheur de La Douceur de l’enfer. Si je voulais écrire, il fallait que le récit parle en partie de moi. Je n’aurais pas pu inventer une histoire sur la Guerre de la Corée basée uniquement sur des éléments historiques. Il fallait qu’une partie de ma personnalité ressorte dans l’écriture et dans les sujets abordés. Cette partie plus intime est venue naturellement au fur et à mesure où les personnages se développaient. Ils se sont imposés peu à peu à moi. Et finalement, pour mieux les cerner, les comprendre, développer leur psychologie, je devais creuser au fond de moi pour leur donner de la cohérence. Peut-être est-ce automatiquement au fond de soi que l’on trouve des solutions ? Bien sûr, j’ai brouillé les pistes car je n’avais pas envie de réaliser un récit autobiographique.
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