10/06 | 07:00 | Thierry Gandillot
Il y a vingt ans, Olivier Cohen lançait sa maison d’édition à l’ombre du Seuil avec « Une saison ardente », de Richard Ford. Aujourd’hui, son catalogue compte presque six cents titres. Chronique d’un succès mérité.
Si l’on y prend garde, on remarquera que dans chaque film de Christophe Honoré, on aperçoit, à l’écran, un livre des Editions de l’Olivier. « Les Bien-Aimés », présentés à Cannes, ne font pas exception à la règle. Un petit clin d’oeil à celui qui publie ses romans depuis « L’Infamille » en 1997. Une marque de fidélité, aussi.
Fils d’un directeur de Polydor et d’une future psychanalyste, normalien « anti-althussérien », Olivier fait ses premiers pas dans l’édition, en compagnie de Gérard Guéguand et Raphaël Sorin au Sagittaire de Jean-Claude Fasquelle. « J’ai appris l’édition avec des gens non conventionnels. Notre ligne, c’était d’être contre tout. D’ailleurs toutes nos collections commençaient par le mot « contre ». » Sa première mission : piquer Bukowski aux Humanoïdes Associés. Il récupérera l’auteur du « Journal d’un vieux dégueulasse », ivre mort, au pied de l’avion. Il ne dessaoulera pas d’une semaine, un passage à « Apostrophes » en témoigne.
L’apprentissage se poursuit chez Mazarine sous le regard exigeant, mais bien intentionné de Claude Durand. Il rate de peu le Goncourt avec Vautrin (qui l’obtiendra deux ans après en passant chez Grasset - une leçon…). Plus tard, Claude Cherki du Seuil lui propose de créer sa maison d’édition. « On me donnait l’occasion de fair e ce dont j’avais envie sans avoir à demander la permission. J’allais économiser du temps et de l’énergie. »
Lire la suite : http://www.lesechos.fr/journal20110610/lec1_les_echos_week_end/0201423469961-les-beaux-fruits-de-l-olivier-174833.php