Magnus Philodolphe Pépin apprendra, aux dépens de quelques uns de ses os, que de longues observations et beaucoup d’ingéniosité ne suffisent pas pour réussir à voler.
• par Angelina Aubère
Prolifique, protéiforme, prodigieuse est l’œuvre de Thierry Dedieu semble s’être donnée pour cahier des charges d’explorer toutes les dimensions plastiques possibles. Peinture, dessin, calligraphie, décors et personnages de sable y créent des univers denses et sombres, lumineux et pop pour illustrer des fables africaines et asiatiques, ou encore une initiation au code de la route. Une hétérogénéité des formes et des matières, des couleurs et des sujets, cependant traversée par l’intérêt récurrent de l’auteur-illustrateur pour la zoologie et l’entomologie (voir la fameuse et drolatique série des Sciences Naturelles de Tastu Nagata). Cette appétence pour l’observation du vivant, Thierry Dedieu l’insuffle jusqu’à l’obsession à son personnage au nom aussi ample et à l’âge aussi canonique – 327 ans – que sa taille est réduite.
Magnus Philodolphe Pépin est littéralement haut comme trois pommes, ce qui est tout-à-fait adéquat lorsque l’on a pour insecte de compagnie un facétieux grillon. Inlassable contemplateur de la nature, il exerce les professions de botaniste, minéralogiste et entomologiste jusqu’à ce que l’observation du vol d’une coccinelle (coccinella septempunctata) lui mette en tête la drôle d’idée de voler.