30/05/11 à 12:09
Depuis mars, les librairies enregistrent une baisse significative de leurs ventes. La faute à qui? à quoi? Enquête.
Le Grand Prix RTL-Lire 2011 a été décerné jeudi soir au Salon du livre de Paris à Fabrice Humbert pour « La fortune de Sila » (éd. Le Passage), fresque romanesque contemporaine qui met en scène la folie financière de la planète et la ruée vers l’abîme des personnages. (c) Afp
« Pas top », « calme », « inquiétant», le climat est morose chez les libraires. Depuis mars 2011, ils ont enregistré une baisse significative de leur chiffre d’affaire. A Paris, l’Ecume des Pages constate une chute de 5% de ses ventes. A Brest, chez Dialogues, la responsable fait part de ses craintes: «C’est dur. Pour vous donner un exemple, là où l’on vendait 200 livres, on n’en vend plus que 140 aujourd’hui.»
En dépit des statistiques trimestrielles publiées par «Livres Hebdo» le 11 mai, qui annoncent une (modeste) augmentation de 1% des ventes de livres par rapport à l’année dernière, les libraires voient d’un œil inquiet ce qui s’apparente à une crise à retardement. Nouveau coup dur pour un monde de la lecture déjà chancelant.
Les librairies de province semblent davantage touchées que les parisiennes, constatant parfois une chute de plus de 10% des ventes, comme chez Saint Paul à Marseille. Déplorant un contexte économique difficile, la responsable confie que cela fait plus de sept ans que son chiffre d’affaire diminue. A Langon, le patron de la librairie Entre-deux-noirs s’en remet à ses romans préférés: «Vous connaissez Tim Dorsey? Un de ses personnages se résout à vendre de la drogue pour ne pas mettre les clés sous la porte de sa librairie…»
La faute à qui? «Au beau temps», répondent-ils à l’unanimité. Le thermomètre a eu raison de la littérature. Les lecteurs sont partis bronzer. Chez Entre-deux-noirs, on dédramatise. Mais le soleil leur aura coûté environ 15% de leur chiffre d’affaire depuis le début de l’année.
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