Tout, dans ce premier roman, est affaire de musicalité, de rythme. Veronica Vega est cubaine, mais à la différence de Zoe Valdes ou Karla Suarez, elle vit toujours sur son île, comme Wendy Guerra. Partir un point c’est tout est donc un curieux roman de l’exil, vécu de l’intérieur. Partir y est impossible, mais rester s’avère difficile. C’est pourtant le destin de Vero, l’autre Veronica Vega, coincée dans sa banlieue d’Amara, où les bus passent, de temps en temps. Quand peindre devient trop difficile, faute de matériel, elle commence à écrire. A l’origine de son récit, il y a un projet commun, celui d’une histoire à trois voix avec un poète cubain et son amie d’enfance, exilée à Berlin. Le projet avorté, Veronica Vega en a conservé la matière, transformée en un roman fragmenté, qui livre un regard sur le quotidien d’un groupe d’artistes cubains, leurs difficultés à exister, à s’exprimer, à produire sur cette île que tout le monde rêve de quitter, mais où certains n’ont d’autre choix que rester. Comme un symbole : les premières lignes que Veronica Vega écrit occupent les pages vierges d’un passeport sur lequel elle n’a jamais pu obtenir qu’un visa pour les Etats-Unis soit tamponné.
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Veronica Vega – Partir un point c’est tout
Editeur
Christian Bourgois
Traduit de l’espagnol (Cuba) par Christilla Vasserot