28/05/11 à 10:03
A l’occasion de son centenaire, la maison Gallimard s’expose à la BNF jusqu’au 3 juillet. On y trouve de fameuses lettres signées Claudel, Céline, Sartre, et des notes de lecture bien sévères pour Char ou Gracq.
Siège de la Nouvelle Revue Française (NRF) (c) Archives Gallimard
«Du côté de chez Swann» aurait pu moisir dans les tiroirs du prolifique Marcel Proust.Boudé par André Gide – qui exprimera ses regrets plus tard -, la NRF avait refusé de le publier. L’anecdote est connue, mais on en trouve bien d’autres, du même genre, glissées entre deux manuscrits, à la BNF, dans les allées de l’exposition Gallimard. Elle a quelque chose de décomplexant. Tout se passe comme si, pour fêter son centenaire, la maison autorisait les lecteurs à pénétrer dans ses coulisses.
Antoine et Claude Gallimard en 1986 (©Archives Gallimard)
On y découvre les monstres de la littérature sous des traits plus humains. On les approche, on lit leurs correspondances, leurs critiques, on observe leurs portraits en gros plans. Ils nous deviennent familiers. On aurait presque envie de rassurer le jeune Le Clézio lorsque, le 18 octobre 1962, il adresse cette lettre, ponctuée de précautions oratoires, à M. Georges Lambrichs, directeur de la collection «Le Chemin»: «Monsieur, je viens de terminer le manuscrit d’un roman que j’aimerais vous soumettre. Je n’ai jamais été publié jusqu’à présent (je suis âgé de 22 ans) et l’on m’a conseillé d’adresser mon ouvrage à la collection dont vous êtes le directeur.»
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