LE MONDE DES LIVRES | 26.05.11 | 15h38
Depuis la publication de ses romans, il y a un peu plus de vingt ans, Yoel Hoffmann compte parmi les écrivains majeurs des lettres hébraïques. Encensé par la critique en Israël comme aux Etats-Unis – où son oeuvre est largement traduite -, récompensé dans son pays par de prestigieux prix littéraires, ce « jeune ancêtre » de 73 ans a déjà inspiré toute une lignée d’auteurs charmés par son écriture innovante et libre, qu’A. B. Yehoshua qualifie de « miraculeuse ». Un charme d’autant plus troublant que, pour ses lecteurs, l’homme demeure une énigme. Un mystère qu’accentue encore l’absolu silence dont il entoure sa vie personnelle, son absence de tout débat public, sa personnalité surprenante et non conventionnelle.
Car Yoel Hoffmann refuse la publicité et les interviews avec une tranquille courtoisie, où il ne faut voir ni coquetterie ni misanthropie. Sa famille, ses amis, ses collègues se plient de bonne grâce à son désir de discrétion, et les critiques israéliens s’en sont fait une raison. Ceux qui ont pu passer un moment chez lui à Maalot, en Haute-Galilée, en compagnie de son épouse, de ses chiens, de ses chats et de ses livres, retiennent l’élégance de sa présence, la sensation de bienfaisante chaleur que fait naître son écoute attentive. Mais ils sont étrangement incapables d’en dire davantage sur leur hôte. Incapables aussi d’enrichir la biographie succincte dont il faut bien se contenter.
Yoel Hoffmann est né en Hongrie en 1937 de parents austro-hongrois. Fuyant le nazisme, ceux-ci émigrent en Palestine. A la mort de sa mère, Hoffmann a 3 ans. On le confie à un orphelinat, où il restera jusqu’au remariage de son père. Après des études de philosophie, il séjourne longuement au Japon et passe deux années déterminantes dans un monastère zen. Jusqu’à sa retraite, il enseigne la poésie japonaise, la philosophie et le boud-dhisme à l’université d’Haïfa.
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« A la recherche du troisième oeil » de Yoel Hoffmann – Traduit de l’hébreu par Sylvie Cohen, Galaade, 72 p., 9,50 €.