CULTURE | SALIM JAY | 24 MAI 2011 À 10 H 23 MIN
Montherlant écrivit La Rose de sable en 1932, mais n’en publia la version intégrale qu’en 1968 aux éditions Gallimard, après la parution en 1938 d’une version abrégée donnée à lire sous le titre de Mission providentielle, sous le pseudonyme de Francis Lazerge. L’intrigue amoureuse du roman parut chez Plon en 1954 sous le titre de L’Histoire d’amour de la Rose de sable. Toutes ces précautions ont une cause que Montherlant explique dans sa préface de 1968 : « … Cela est écrit dans le climat algérien de 1930-1932, dont les jeunes générations d’aujourd’hui n’ont aucune idée. Je note ceci particulièrement à l’intention des Nord-Africains qui pourraient me lire. Le principal personnage de mon roman évolue en leur faveur. » En 1935, Montherlant protestait dans Marianne contre l’expédition italienne en Ethiopie. Et il écrivait en 1946 : « Les colonies sont faites pour être perdues. Elles naissent avec la croix de mort au front ». Son goût de l’alternance et sa lucidité quant au cynisme des hommes lui font écrire en 1967 : « Dans X années, peut-être, une vaste croisade sera entreprise par les nations d’Europe pour reconquérir leurs anciennes colonies, au nom de l’idéalisme (…) A moins que les anciens peuples colonisés ne prennent l’initiative en sens contraire ». Montherlant eût été marxiste, il eût pu ajouter à la liste de ces hypothèses politiques, la part que pourrait prendre à la reconquête des anciennes colonies la complicité de la « bourgeoisie compradore », ou bien les plans tirés sur la comète par des géostratèges qui songent à l’utilisation des anciens territoires coloniaux pour les besoins de la défense occidentale. Lire la suite : http://www.lesoir-echos.com/2011/05/24/relire-la-rose-de-sable-d%E2%80%99henry-de-montherlant/
On peut lire La Rose de sable comme un document d’époque, et un autoportrait de Montherlant dans un décor marocain prolongeant celui qu’il fournissait déjà dans «Les Lépreuses». On peut même l’avoir lu à sa parution, en 1968, et le relire avec curiosité.
Au début du roman, nous sommes à Tanger, le 25 mars 1932. Le lieutenant Auligny se fait une certaine idée de la France : « Les visages de mes compatriotes, qui sont les seuls visages débonnaires parmi ces visages de toutes les races qui me passent ici sous les yeux, confirment ce qui est l’évidence pour toute personne de bonne foi : que la France est quasiment la seule nation d’Europe qui n’ait pas d’impérialisme. Et ce pendant, c’est elle qu’on accuse d’être impérialiste, afin de lui faire honte d’elle-même et qu’elle renonce encore à quelque chose de plus ! »
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