C’est après des années passées dans une grande agence de pub new-yorkaise que John Verdon a tout plaqué pour s’installer à la campagne et se consacrer à l’écriture. A 69 ans, le tout jeune écrivain signe donc son premier roman, 658, un thriller mathématique, au pays des masques et des faux-semblants.
En cette fin de journée, Dave Gurney, ancien flic à la retraite, s’apprête à prendre le thé avec Mark Mellery, un vieil ami de fac avec qui il a récemment repris contact, suite à la lettre en forme d’appel à l’aide envoyée par Mark : « Mes souvenirs de nos conversations sur le campus et celles, encore plus longue, au Shamrock Bar – sans parler de ta remarquable expérience professionnelle -, me disent que tu es la personne adéquate pour discuter de l’affaire embarrassante à laquelle je suis confronté ».
Mark Mellery est inquiet. Il y a quelques semaines de cela, deux étranges missives écrites à l’encre rouge sang sont arrivées dans sa boîte aux lettres. « Pensez à un nombre entre un et mille », lui ordonnait la première, tandis que la seconde ne contenait qu’un minuscule bout de papier sur lequel était griffonné le nombre 658. Or, ce 658, c’est justement le « nombre entre un et mille » auquel il avait pensé à la lecture de la première lettre. Simple coïncidence, télépathie ou science-fiction ? En tout cas, une chose est sûre, quelqu’un joue avec lui, bien décidé à l’intimider, et à se venger.
Courriers, coups de fil : les menaces se suivent et se ressemblent ; les deux anciens camarades de cours hésitent à prévenir la police. Mais Mark redoute le pire : il a tout oublié de cette dizaine d’années où, imbibé d’alcool jusqu’à la moelle, il enchaînait les petits délits…et les plus gros. Prisonnier de son amnésie, il doit se taire.
« Ce que vous avez pris vous le rendrez, quand vous sera rendu ce que vous avez donné » : une semaine à peine après cette mise en garde, Mark est retrouvé mort dans sa propriété, égorgé à coup de tesson de bouteille. Sur le corps ensanglanté de sa victime, le tueur a laissé une dernière lettre, à l’attention de la police cette fois. Pour Dave, l’enquête ne fait que commencer.
Une enquête pas tout à fait comme les autres puisque, malgré sa soixantaine bien tassée, John Verdon revisite le genre avec l’innocence et la fraîcheur d’un jeune premier. Un meurtrier sans scrupule, des lettres anonymes, des appels nocturnes, de la vengeance et une bonne dose d’hémoglobine : 658 a toutes les qualités du parfait thriller, ou presque. Car ici, pas de commissaire à l’allure patibulaire, célibataire et cynique, mais un flic à la retraite, pris dans ses problèmes de couple et hanté pas ses fantômes. Bref, un homme comme les autres, comme nous, à qui il arrive des choses dont, qui sait, nous ne sommes peut-être pas autant à l’abri que ce que nous aimons à croire.
Emma Aurange
Source : http://www.myboox.fr/actualite/658-le-thriller-amnesique-de-john-verdon-7063.html