Le 9ème art… un art pas si innocent
Dans la partie supérieure de la couverture de cet ouvrage, un super-héros de la taille d’un Lilliputien tente d’asséner des coups au maître du IIIème Reich. Il s’agit de Doll Man qui rapetisse tout en conservant ses forces et finit par mettre K.O ses adversaires. Lors de la Seconde Guerre mondiale, la bande dessinée américaine a vu exploser le nombre de super-héros. Pas moins de 700 super-patriotes ! Une petite armée au service de l’ Oncle Sam pour combattre l’Allemagne et le Japon. Un racisme anti-japonais se déchaîne alors dans les différents comic books.
Tout comme le cinéma, la bande dessinée n’aura échappé aux récits de propagande. Le 9ème art étant un médium de masse, il a été également instrumentalisé par les pouvoirs politique et économique, ainsi que par les tenants d’une morale bien-pensante. Ecrit par Fredrik Strömberg, cet ouvrage traduit de l’anglais et édité chez Eyrolles, aborde cette question épineuse en plusieurs thématiques. La propagande de guerre, mais également l’anti-communisme dans le contexte de la guerre froide, le racisme et l’antisémitisme, la religion et les sujets de société touchant à la morale (Le sexe y tient une place non négligeable). Petit bémol, L’accent est mis sur la production américaine, laissant peu de place à la bande dessinée franco-belge et au manga.
Un essai instructif et abondamment illustré qui permet de découvrir une facette sombre du 9ème art.