vendredi, 13 mai 2011 08:14 savoirnews
« La littérature togolaise sur le plan international se porte très bien », a estimé dans une interview à l’Agence Savoir News Kangni Alemdjrodo, écrivain et Directeur artistique du Festival international des littératures « Plumes Francophones » ouvert depuis lundi à Lomé et à Kara. Auteur de plusieurs publications dont « Les silences du commandant Maîtrier », Kangni Alemdjrodo – également fondateur de l’Atelier Théâtre de Lomé – a abordé plusieurs sujets notamment les problèmes relatifs aux Maisons d’édition.
Savoir News: Quelle est aujourd’hui la place de la littérature togolaise sur le plan international ?
Kangni Alemdjrodo: La littérature togolaise sur le plan international se porte très bien. Il y a encore 15 ans, quand on voulait parler de la littérature togolaise, on citait toujours Félix Kouchouro, David Ananou etc… Aujourd’hui, on est à l’embarras de choix et ce qu’on peut reprocher à cette nouvelle tendance, c’est qu’on parle beaucoup des écrivains togolais qui vivent à l’étranger, on ne parle pas assez des écrivains sur le plan local. Pour une raison assez simple, c’est que les Maisons d’éditions à l’étranger ont plus de visibilité, donc c’est normal. C’est plutôt à nous maintenant de faire l’effort, de mettre aussi en évidence, les auteurs locaux.
Savoir New: Mais d’aucuns estiment que la littérature togolaise est plutôt mal lotie.
Kangni Alemdjrodo: Je ne suis pas d’accord avec l’affirmation, parce que, c’est aujourd’hui que l’on parle le plus souvent de la littérature togolaise à l’internationale. Je crois plutôt que le débat est autre. Au fond, à chaque époque, correspond un type de littérature. On ne peut pas espérer raisonnablement avoir les mêmes types d’écrivains en 2011 que l’on avait entre 1990 et 1991. Ce n’est pas possible. Les contextes ne sont plus les mêmes, car les auteurs ont d’autres types de préoccupation. Et puis, il ne faut pas oublier que c’est le contexte qui parfois, décide même de la visibilité des auteurs. Il y a une sorte de résignation et d’accalmie au niveau de la réflexion au Togo. C’est ce qui explique que les auteurs restent dans l’ombre en attendant peut être un autre bouillonnement. Ce n’est pas forcément les auteurs qui produisent le bouillonnement, c’est le contexte qui le produit.