Critique raisonnée du catastrophisme ambiant
Par profession, cet homme-là n’est pas porté à l’optimisme. Bruno Tertrais est politologue, spécialiste des questions stratégiques. Il est l’auteur d’ouvrages anxiogènes sur la prolifération nucléaire et les guerres sans fin d’Irak et d’Afghanistan. Il est membre de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), où l’on ne célèbre pas tous les jours les bonheurs de l’époque dans une satisfaction benoîte. Pourtant, Bruno Tertrais dénonce le catastrophisme ambiant. Dans un ouvrage salutaire – L’apocalypse n’est pas pour demain, (Denoël, 278 p., 20 euros) -, il démonte nombre de clichés, contre-vérités ou exagérations qui nourrissent une vision dépressive de ce début de XXIe siècle – guerre omniprésente, pauvreté en hausse, environnement naturel chaque jour un peu plus dégradé, etc. Tout faux, assure Bruno Tertrais : » La planète et l’humanité vont bien mieux qu’on ne le croit et l’avenir est beaucoup moins sombre qu’on ne le dit. » Il y a une part de provocation dans le propos. Bruno Tertrais n’est pas un optimiste béat. Il ne sous-estime aucun des risques actuels, environnementaux, stratégiques ou sanitaires. Il reconnaît la convergence possible des catastrophes, comme à Fukushima, quand au désastre naturel s’ajoute celui du nucléaire. Observant le Moyen-Orient ou l’Asie, il ne nie aucune des potentialités de guerre que recèlent ces régions.
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L’apocalypse n’est pas pour demain, (Denoël, 278 p., 20 euros)