[lundi 09 mai 2011 - 16:00]
Tony Kushner, le dramaturge récompensé par le prix Pullitzer pour sa pièce « Angels in America », a vu son nom rayé d’une liste de personnalités en lice pour obtenir une récompense de l’Université de New-York. En cause, les propos qu’il aurait tenus sur Israël, et son attitude générale vis-à-vis de la politique étrangère de l’Etat hébreu. Jeffrey Wiesenfeld, donateur régulier de l’Université, l’a ainsi accusé de supporter le boycott anti-israélien, et d’avoir parlé de « nettoyage ethnique » à propos de la constitution de l’Etat en 1948. Des propos que l’intéressé récuse, affirmant de son côté être « fier d’être juif ». Mais la question n’est pas de savoir s’il a effectivement fait ou non ces déclarations. Si la polémique enfle, c’est que beaucoup s’interrogent sur la légitimité d’une université à sanctionner les opinions politiques d’un particulier (ces dernières étant par ailleurs totalement déconnectées de la récompense que Tony Kushner devait recevoir, pour l’ensemble de son œuvre théâtrale).
La décision de l’Université de New-York a été fortement critiquée. Benno C. Schmidt Jr, ancien président de Yale a ainsi déclaré que « la liberté de pensée et d’expression était le fondement de toute université digne de ce nom ». « Comment pouvons-nous, en tant qu’Américains, s’élever contre la violation des Droits de l’Homme et les atteintes à la liberté d’expression dans certains pays, quand nos institutions américaines, dont la mission est de représenter les plus hauts idéaux démocratiques et la liberté de pensée, décident de punir un individu pour ses croyances politiques, quelles qu’elles soient ? » a pour sa part dénoncé George Campbell Jr, président de The Cooper Union for the Advancement of Science and Art. Trois personnalités, dont Michael Parley et Judith Pasternak, ont décidé de rendre leur prix à l’Université de New-York en signe de protestation.
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