Un personnage au caractère fort et changeant
Rédigé par Aurelie Vasseur, le mardi 03 mai 2011 à 10h01
Dans Carmen, femme fatale et femme libre (Seuil, 2011), Jean Lacouture s’interroge sur la place de la femme dans la société.
Méprisée chez Mérimée (1847)
La première version de Carmen relate la déchéance d’un homme épris d’une femme d’une classe sociale inférieure, Bohémienne, mariée et prostituée : « chien et loup ne font pas bon ménage ».
Carmen voulait garder son indépendance, elle sera assassinée par son amant : « Pauvre enfant ! Ce sont les Calé qui sont coupables pour l’avoir élevée ainsi ! »(retrouver l’extrait)
Sublime chez Bizet (1875)
Les librettistes Meilhac et Halévy ont simplifié l’intrigue et anobli les caractères. Carmen est alors une cigarière, qui séduit puis quitte Don José pour un toréador.
Le brigadier la tue. Les passions sont sublimées, et le chant de Carmen rend son immoralité charmante, donc scandaleuse. La mort de Carmen est tragique. L’Habanera est écrite par Bizet : « L’amour est un oiseau rebelle/ Que nul ne peut apprivoiser. »
Fatale et libre chez Jean Lacouture
Jean Lacouture a étudié Carmen dans un essai parabiographique : « Il est certes imprudent de donner à cette mutation de sens du personnage une signification historique ou politique, liée à l’émancipation des peuples français et espagnol de 1845 à 1875. Il n’est pas interdit de poser la question. »
L’écrivain est aussi président de l’association des amis de Bizet.
Source : http://www.actualitte.com/actualite/25845-carmen-visages-lacouture-merimee-bizet.htm