La fréquentation des bibliothèques est en baisse. L’utilisateur lui préfère le confort de son chez lui et les informations glanées sur Internet. Face à ces changements, les biblios ont commencé à muter. Une hybridation à mi-chemin entre numérique et papier.
A l’heure où l’information se consomme et se périme aussi vite que des asperges primeur, on pourrait presque se demander à quoi bon encore aller dans une bibliothèque quand tout est accessible depuis notre connexion internet personnelle.
Paradoxe : alors que la demande d’information n’a jamais été aussi forte qu’aujourd’hui, les quelques 2735 bibliothèques publiques (municipales, universitaires et départementales de prêt) de l’Hexagone ne cessent d’accuser une constante diminution de leur fréquentation depuis près de 30 ans.
La très officielle enquête des pratiques culturelles des Français de 2008 montre ainsi que nous lisons moins d’imprimés et préférons davantage le web et le multimédia. Riches heures que celles de l’hypertexte et du collaboratif : on cherche et co-construit du savoir sur Wikipedia ou Open Content Alliance. On va et apporte des news sur des sites de data-journalisme comme Owni ouOpenleaks. Il semblerait que les citoyens aient fait sa fête au savoir encyclopédique, que les flux numériques aient gagné contre les stocks des collections imprimé.
Librarian, r u has been (lol) ?
Il y a aussi Google. La petite fenêtre du moteur de recherche rend sacrément service quand il s’agit d’aller à la pêche à n’importe quelle info. Les programmes Google Books et Google Libraries travaillent quant à eux à numériser des millions d’ouvrages et documents à l’échelle planétaire… patiemment sélectionnés et préservés par des bibliothécaires au fil des siècles.
Dans une tribune désormais fameuse intitulée La bibliothèque universelle, de Voltaire à Google, le directeur de la Bibliothèque de Harvard, Robert Darnton, donne le ton : numériser oui, encore faut-il que ce travail respecte les droits d’auteur1 et s’inscrive dans un souci d’accès durable au savoir par tous, dégagé des vicissitudes de l’offre marchande.
Vu les tractations tendues ici, là et là-bas avec la firme californienne, ce n’est pas encore gagné. Certes, Google n’est pas (encore ?) capable de proposer l’équivalent d’une bibliothèque numérique comme Gallica ou Europeana.
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