Fabrice Humbert dépeint une société de l’argent et de la lâcheté
Par Delphine Peras (Lire), publié le 20/04/2011 à 08:00
La fortune de Sila croise les portraits de personnages face à la crise financière, dans une socièté san pitié. L’ouvrage a remporté le prix RTL-Lire.
On ne saurait trop féliciter les jurés de la 20e édition du prix RTL-Lire, décerné à l’occasion du Salon du livre de Paris le 17 mars : soit une centaine de lecteurs, choisis par vingt libraires de France, qui ont élu haut la main le formidable roman de Fabrice Humbert, La fortune de Sila, publié en septembre dernier aux éditions Le Passage. Déjà couronné par le prix Jean-Jacques Rousseau, le livre commence en 1995 par une scène d’anthologie : dans un grand restaurant parisien, un serveur noir, le dénommé Sila, reçoit en pleine figure le coup de poing d’un client américain, sans que personne ne réagisse dans la salle. Ni le jeune trader français accompagné d’un ami, ni l’oligarque russe venu avec sa femme.
Le roman va suivre leur destinée, et celle de Sila bien sûr, jusqu’à la crise financière de 2008. De l’Europe aux Etats-Unis en passant par la Russie et l’Afrique, l’écrivain croise les routes de plusieurs personnages emblématiques d’une époque qui court à sa perte. Le sort de Sila, victime de la brutalité de l’un, de l’indifférence et de la lâcheté des autres, fait le lien, avec en toile de fond les ravages de l’argent fou.
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