Retour au pays de Lovecraft

Commentaires fermés
0
51

Retour au pays de Lovecraft dans Genres (romans, essais, poésie, polar, BD, etc.) collections, beaux livresLes recueils de textes lovecraftiens sont très inégaux. C’est à l’image des auteurs imitant ou s’inspirant de Lovecraft. Certains sont excellents, d’autres médiocres. En général, ces recueils mêlent le bon et le moins bon finissant pas offrir un ouvrage composite où une partie sauve le reste. Return to Lovecraft Country édité par Scott David Aniolowski et publié chez Triad n’est pas de ceux-là et il est mauvais de bout en bout. Certes, il y a des auteurs de talent qui y ont participé. Je pense notamment à Thomas Ligotti, Donald Burleson ou Robert Price bien que ce dernier mérite plus pour ses réflexions critiques sur Lovecraft que pour ses fictions. Mais même ces auteurs semblent n’avoir eu à offrir que des textes médiocres.

The Last Feast of Harlequin de Ligotti part d’une idée relativement originale et le récit est assez bien mené, mais l’histoire sombre assez vite dans la banalité d’une fin à la Lovecraft. C’est d’ailleurs étrange quand on sait que Ligotti est le moins lovecraftien des lovecraftien comme cela a été démontré dans « The Master’s Eyes Shining with Secrets : H. P. Lovecraft’s Influence on Thomas Ligotti » de Matt Cardin (Lovecraft Annual, n° 1 (2007), pp. 94-125. Il y a d’ailleurs dans le même numéro un article consacré précisément à cette nouvelle (« Thomas Ligotti’s Metafictional Mapping : The Allegory of “The Last Feast of Harlequin” » de John Langan), mais je n’ai pas encore pris le temps de le lire. Peut-être cela sera l’occasion d’une relecture de ce texte de Ligotti. Après tout, il se peut que je l’ai lu trop vite. Connect the Dots de Burleson est plus étrange qu’horrifiant et finalement si étrange que l’on n’arrive pas à ressentir quoique ce soit pour les personnages et ce qui leur arrive. The Shunpike de Price a pour prétexte l’éternel voyageur égaré et n’apporte rien de nouveau à cette trame usée jusqu’à la corde.

On doit en revanche à T. E. D. Kline un beau moment d’inquiétante étrangeté et presque d’horreur véritable dans The Events à Poroth Farm. C’est d’autant plus fort que ce sentiment est provoqué uniquement par la description d’une situation par ailleurs anodine (attention, ce qui suit spoile). On décrit tout d’abord le cadavre d’un chat pour, ensuite, raconter l’arrivée de ce même chat, en parfaite santé, dans la maison de ses maîtres qui ignorent sa précédente « mort ». Glaçant. Cependant l’histoire finit par se tourner vers la banalité d’une simple « possession » d’origine indéterminée et elle qui aurait pu sauver ce recueil ne fait qu’augmenter le regret.

J’ai, en revanche, lu il y a peu Dagon le dieu poisson de Fred Chappel et là, quel choc ! Je ne veux en dire plus puisque j’y reviendrai en détail, mais ce croisement entre Faulkner et Lovecraft sous la plume d’un véritable poète est une très grande réussite.

Source : http://www.schizodoxe.com/2011/02/28/retour-au-pays-de-lovecraft/

  • Filière L

    Nouveau

    Amateur, vous pouvez en savoir plus sur Flaubert, l’écrivain, l’œuvre et l&rsq…
  • Lecures plus

  • Zoom, le magazine de l’image

    Pour les collectionneurs Des numéros de Zoom, la revue des fans des années 70/80 Voir sur …
Charger d'autres articles liés
  • Lecures plus

  • Zoom, le magazine de l’image

    Pour les collectionneurs Des numéros de Zoom, la revue des fans des années 70/80 Voir sur …
  • Filière L

    Nouveau

    Amateur, vous pouvez en savoir plus sur Flaubert, l’écrivain, l’œuvre et l&rsq…
Charger d'autres écrits par Serge Bénard
Charger d'autres écrits dans Genres (romans, essais, poésie, polar, BD, etc.) collections, beaux livres
Les commentaires sont fermés.

Consulter aussi

La sultane aux yeux bleus, d’Arlette Schneider

Francis Gruzelle Les éditions Hugues de Chivré, spécialisées dans les témoignages et les r…