La Foire du livre de Jérusalem se poursuit jusqu’à demain. Elle a été écornée par l’intervention de Ian McEwan, qui, recevant le prix littéraire de Jérusalem, a déploré les efforts nihilistes opérés tant par Israël que par Palestine. Un discours que Shimon Peres n’a pas manqué : il était au premier rang. (notre actualitté)
Le romancier britannique a tout de même accentué sa critique, pointant la politique israélienne. Mais la réception de ce prix a une petite histoire. Car des tentatives de pressions se sont exercées pour l’inciter à boycotter cette manifestation. Et de refuser la récompense. Au lieu d’y céder, McEwan a préféré se rendre sur place et prendre la parole, pour exprimer son avis. « Si je ne me rendais que dans les seuls pays que j’approuve, je ne quitterais probablement jamais mon lit », précise-t-il à l’AP.
Au cours de l’année passée, plusieurs célébrités, groupes de musique et autres, ont décidé d’annuler des concerts sans donner de justification. Mais les pressions et les invitations au boycott se font clairement sentir. Des Gorillaz ou encore Santana ou Bjork avaient décliné au dernier moment.
Et ce boycott est devenu l’un des thèmes de la Foire, puisqu’Umberto Eco, qui y prenait part, a déploré ces appels, estimant que les artistes qui y cédaient pratiquaient une forme de racisme.
Pour sa part, contrairement à McEwan, il n’a pas subi de pression avant la Foire, et dans tous les cas, il s’oppose farouchement à toute tentative de boycott. « Je considère qu’il est absolument fou et fondamentalement raciste d’assimiler un étudiant, un citoyen avec les politiques de son gouvernement. » (viaHaaretz)
Mais il ne commentera pas la situation actuelle, estimant que celle de l’Italie n’a pas grand-chose à lui envier : «J’ai tellement de choses à dire contre le gouvernement italien que je n’ai pas le temps de parler de celui d’Israël». Cela dit, la complexité de la ville et de la vie en son sein ne lui échappe pas. La coexistence de trois religions est cependant une nécessité, de par l’histoire de la ville. « C’est la grandeur de Jérusalem, mais aussi son problème. »
Et de conclure sa conférence : « Jérusalem ne vous appartient pas. C’est quelque chose qui appartient à l’humanité. »
Source : http://www.actualitte.com/actualite/24513-israel-foire-livre-boycott-racisme.htm