Par Chloé Leprince | Rue89 | 17/02/2011 | 10H55
Plus d’un mois après le départ de Ben Ali, l’appétit de changement ne faiblit pas en Tunisie. Y compris dans les librairies, où les clients peuvent désormais espérer se fournir en livres jusque-là interdits, pourvu qu’ils soient traduits ou distribués.
L’un des verrous à avoir immédiatement sauté avec la chute tunisien le 14 janvier estl’obligation de visa qui prévalait pour importer un livre.
La liste des livres interdits à un libraire
Libraire à Tunis, Faouzi Daldoul avait établi empiriquement une liste des ouvrages interdits de facto. (Télécharger la liste)
On y trouve aussi bien un ouvrage sur George W. Bush chez l’éditeur français Pocket que des titres sur le djihad et Tariq Ramadan, le très encyclopédique « Nouvel Etat du monde » à La Découverte ou… Le Guide bleu sur la Tunisie, chez Hachette.
Clairefontaine, sa librairie, fait le gros de son chiffre d’affaires avec des ouvrages francophones. Il s’est cependant heurté aussi à des refus (non motivés) pour des commandes en arabe. « Principalement des livres religieux », mais aussi deux titres polémiques, dont il existe une version arabe :
- « Notre ami le roi », de Gilles Perrault (sur Mohamed VI, le souverain marocain) ;
- « Feuilles de ma vie », de Nawal Saadaoui.
Faouzi Daldoul attend encore de pied ferme une livraison de « La Régente de Carthage », virulente charge des journalistes Nicolas Beau et Catherine Graciet contre le clan Ben Ali.
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