par marlène -e., Rédactrice
30.12.10
Je me souviens, petite fille solitaire souvent abandonnée à moi-même — la télévision étant bannie du foyer −, de m’être souvent distraite toute seule en me gavant de lectures en tous genres. Je m’évadais de ma réalité dans les livres.
Je lisais tout ce qui trainait à la maison et me tombait sous la main, y compris des livres « de grandes personnes » que je dévorais en cachette. Oh, rien de grave : des polars, tels les Sherlock Holmes ou les Agatha Christie ; les Pagnol ; les Rois Maudits, les romans russes et quantité d’autres.
Je me confrontais, bien sûr, à de nombreux écueils : des mots inintelligibles, des situations incompréhensibles. Mais cela ne me rebutait pas. Je passais outre en les occultant. De même que l’on capte le sens global d’une conversation dans une langue étrangère sans réellement la maîtriser, c’était l’histoire, son déroulement, son dénouement, ses personnages, qui me motivaient dans la poursuite de ma lecture.
Je décortiquais aussi, davantage que je ne les lisais, des bandes dessinées. Astérix n’existait pas encore, mais je me régalais de B.D., surtout « d’histoires de cowboys et d’Indiens ». Les dessins me subjuguaient. Je ne me contentais pas de lire les bulles, je passais des heures à scruter chaque dessin, millimètre par millimètre. Le trait, comme moyen d’expression, me fascinait.
Lire la suite :