LE MONDE DES LIVRES | 17.12.10 | 11h32 • Mis à jour le 17.12.10 | 11h32
« Eh bien ! la guerre. » Cette célèbre réplique de la marquise de Merteuil à Valmont dans Les Liaisons dangereuses sera-t-elle celle que les auteurs feront aux éditeurs ? Avec l’arrivée de l’iPad en France et, plus généralement, du livre électronique, la tension est devenue palpable entre ceux qui entendent vivre de leur plume et ceux dont l’existence repose sur la commercialisation des livres. Au coeur de l’imbroglio, la question de la répartition des droits numériques. « Les éditeurs n’arrivent pas à déterminer le prix de revient d’un livre numérique », constate l’écrivain Camille de Toledo.
Dans une « Lettre ouverte d’un auteur à son éditeur » publiée le 2 décembre dans Le Monde, cinq écrivains - Paul Fournel, Cécile Guilbert, Hervé Le Tellier, Gérard Mordillat et Gilles Rozier - ont porté le débat sur la place publique. Ils s’étonnent que les éditeurs continuent de ne leur accorder comme droits d’auteur que « 10 % du prix net du livre » sur la version numérique, alors que plus de 50 % du prix final disparaît avec la dématérialisation des supports, notamment les coûts d’impression, de distribution et de stockage.
Face à cette offensive, les éditeurs font, pour l’instant, le dos rond. Ils estiment que ces auteurs jouent les apprentis sorciers. A leurs yeux, le risque est d’arriver à une« édition sans éditeurs », selon l’expression de l’éditeur franco-américain André Schiffrin.
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