Par Christophe Payet
Connu pour être l’éditeur de « L’Insurrection qui vient », Eric Hazan est aussi un penseur de la lutte politique. Il évoque son petit rôle dans le grand bazar d’une société plus conflictuelle que jamais.
En plein cœur de Belleville, la rue Rébeval abrite 40 m2 d’insoumission. Au fond d’une petite cour, un homme crée modestement des « armes » pour préparer la « contre-attaque ». C’est un combattant qui se considère en situation de « guerre civile ».
A l’heure de notre premier rendez-vous, je dois attendre le guérillero devant l’entrée discrète de son repaire. Arrive alors un petit homme de 74 ans. Le visage rougi par le froid. Pas de couteau entre les dents, il est simplement désolé de m’avoir oublié. « C’est embarrassant de ne pas noter les rendez-vous. C’est très mauvais pour mon organisation », s’inquiète-t-il. La révolution, elle, n’attendra pas devant la porte.
Ce soldat, c’est Eric Hazan. Sa machine de guerre, La Fabrique, la maison d’édition qu’il a fondée en 1998, et qui lui valut d’être entendu par la sous-direction de l’antiterrorisme lors de « l’affaire de Tarnac ». Son tort : être l’éditeur de« L’Insurrection qui vient ». Un joli coup de pub pour un texte qui aurait dû rester confidentiel.
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