Rappelons les faits : Écososiété, la petite maison d’édition dont la mission est de susciter des débats publics sur les grands problèmes de notre société, faisait paraître en 2008 le livre Noir Canada: Pillage, corruption et criminalité en Afrique, un essai d’Alain Deneault, Delphine Abadie et William Sacher informant les Canadiens sur les activités de certaines compagnies minières et pétrolières en Afrique.
Au même moment, la multinationale aurifère Barrick Gold intentait des actions en justice contre l’éditeur et son auteur, réclamant pas moins de 6 millions de dollars en dommages en plus de demander une injonction permanente, parce qu’elle estimait que l’ouvrage contenait des allégations mensongères au sujet des mineurs.
Décembre 2010: Écosociété contre-attaque. Accompagné d’une trentaine de manifestants, dont les auteurs de Noir Canada, l’éditeur a déposé une requête devant la Cour supérieure ce mercredi afin que la poursuite-bâillon soit déclarée abusive, en vertu du Code civil assurant la liberté d’expression d’autrui dans le contexte des débats publics.
« La démocratie est mise en péril quand on craint de se prononcer publiquement sur des enjeux. On se dit que si on est poursuivi, on devra affronter tellement d’épreuves qu’on préfère l’autocensure », a déclaré Alain Deneault à la presse.
Le procès débutera en septembre 2011
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