Par Interfaces/fonds anciens BU Lyon
En 1886, Alexandre Lacassagne crée les Archives de l’Anthropologie Criminelle (AAC), une revue pluridisciplinaire, sur la médecine légale et la criminologie. L’AAC parut de 1886 à 1914. Parcourir cette revue donne une bonne idée du métier de médecin légiste à la Belle Epoque, des compétences nécessaires, des méthodes suivies et des grandes « enquêtes » menées. Car en effet, même lorsque le médecin légiste ne travaille pas sur une grande affaire criminelle, la recherche et l’identification des corps ou des causes de la mort s’apparente à une enquête mêlant science et intuition.
Portrait du Prof. Jaboulay (Oeuvre du graveur F. Vally). Ce fichier est sous licence Creative Commons Paternité – Partage des conditions initiales à l’identique
On prendra pour exemple de ce travail l’identification du corps du Pr Matthieu Jaboulay. L’autopsie conduite par Etienne Martin, rédacteur aux AAC après en avoir été le secrétaire, médecin légiste, collaborateur de Lacassagne, est décrite dans les AAC, volume 1 de l’année 1914, page 103 et suivantes.
En novembre 1913 , le rapide Lyon-Paris percute un train postier. Les corps, déchiquetés par les structures métalliques des wagons, étaient peu reconnaissables. Parmi ces malheureux on comptait le Pr Jaboulay, professeur à la Faculté de médecine de Lyon, titulaire de la chaire de clinique chirurgicale, parti pour Paris participer au jury d’agrégation. Etienne Martin va être mandaté par la Faculté de médecine de Lyon pour identifier le corps du Pr Jaboulay de telle sorte que son décès soit prononcé officiellement et que sa chaire puisse être réattribuée.
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