En huit ans, Sabine Wespieser a imposé les élégants livres de la maison d’édition qui porte son nom. Un exploit.
Il doit y avoir quelque chose à Eschentzwiller qui mène à la littérature : aussi bien René Ehni, le plus grand auteur alsacien vivant, que l’éditrice Sabine Wespieser y ont grandi. Mais tous deux ont choisi de s’exiler pour vivre pleinement leur passion. Ehni à Paris, puis en Crète. Sabine Wespieser en Arles, puis à Paris.
Là, en quelques années, elle a pris sa place au cœur de Saint-Germain-des-Prés, menant de main de maître la maison d’édition qui porte son nom. Farouchement attachée à une littérature de création, comme d’autres femmes – Anne-Marie Métailié, Viviane Hamy, Joëlle Losfeld, Liana Levi – qui se sont lancées, également avec succès, dans cette aventure.
Rien ne destinait pourtant Sabine Wespieser à devenir une figure de la vie intellectuelle parisienne. Elle grandit d’abord à Mulhouse (ah ! les glaces de la Tosca, si énormes que la fillette devait les manger debout), avant que ses parents n’emménagent dans un pavillon à Eschentzwiller. Les Trente Glorieuses permettent à de nombreuses familles d’accéder à la propriété : papa a quitté son emploi de boulanger pour devenir représentant. Si les parents parlent alsacien entre eux, ils veulent pour leur fille une « bonne » éducation française, sans accent. Sabine se retrouve chez les sœurs, à Sainte-Ursule, à Riedisheim, en uniforme bleu marine. Puis au lycée Montaigne à Mulhouse.
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