Par Hubert Artus | Rue89
Plantages d’édition pour les bouquins de Pécresse, Duflot et Besson, succès pour ceux de Rocard, Mélenchon ou Villepin. Pourquoi ?
Pour différentes raisons (affaires, perspective de l’élection de 2012), la politique est cette année à l’honneur sur les rayons des libraires. Pas moins de sept ténors y sont allés de leur livre lors de cette rentrée littéraire :
- Chantal Jouanno (« Sans tabou », La Martinière) ;
- Rama Yade (« Lettre à la jeunesse », Grasset) ;
- Dominique de Villepin (« De l’esprit de cour : la malédiction française », Perrin) ;
- Michel Rocard et le très utile « Si ça vous amuse » (Flammarion) ;
- Martin Hirsch (« Pour en finir avec les conflits d’intérêt », Stock) ;
- Jean-Luc Mélenchon (« Qu’ils s’en aillent tous », Flammarion) ;
- Arnaud Montebourg et son programme (« Des idées et des rêves », Flammarion).
Ils s’ajoutent à une année 2010 déjà riche de ce genre d’ouvrages. Mais si certains de ces livres cartonnent, d’autres voient leurs ventes stagner.
► Les tops : Hirsch, Rocard, Mélenchon et Yade
On constate qu’il vaut mieux être hors du gouvernement pour être dans les meilleures ventes. Paru fin septembre, le livre de Martin Hirsch affiche 10 162 exemplaires vendus. Parus une semaine plus tard, les livres de Jean-Luc Mélenchon et de Michel Rocard affichent respectivement 21 544 et 11 092 ventes.
Sorti alors qu’elle était encore membre du gouvernement, le livre de Rama Yade a trouvé 6 055 acheteurs, score tout à fait honorable (sources de tous ces chiffres, arrêtés au 23 novembre : GFK).
► Les flops : Besson, Duflot, Bianco et Pécresse
Ici, on atteint des niveaux de profondeur dont seuls les mineurs chiliens sont revenus. Les flops touchent de gros poissons dans le gouvernement ou dans l’opposition. Par exemple, Cécile Duflot, qui publiait en février son premier livre (« Apartés », entretiens avec Guy Sitbon, éd. Les Petits Matins), n’a trouvé que 822 acheteurs.
« Si j’étais Président… » de Jean-Louis Bianco (Albin Michel), paru en septembre chez Albin Michel, culmine à 1 500 ventes environ.
Paru en janvier, le livre d’Eric Besson censé introduire le débat sur l’identité nationale (« Pour la nation », Grasset) est un bide total (1 616 exemplaires), pour un homme dont le livre signant sa vengeance et sa trahison avait trouvé 129 579 acheteurs !
« Et si on parlait de vous » ? », le livre de Valérie Pécresse paru en janvier à L’Archipel, affichait 516 ventes en dix mois, quand le récent livre de Chantal Jouanno (« Sans tabou », La Martinière), paru fin septembre, avait trouvé 321 lecteurs.
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