« Il avait 16 ans, elle aussi. Les lumières s’éteignent, le rideau se lève, découvrant un paysage d’été en Russie. » C’est tout Nabokov que l’on retrouve dans ces lignes de La Vraie Vie de Sebastian Knight, extraites du nouveau volume de la « Pléiade ».
Le temps si crucial de l’adolescence russe, le premier amour, la distance de l’exil et, déjà, sa mise en scène. Car ce deuxième volet Nabokov – dirigé comme le premier (paru en 1999) par le plus éminent nabokovien français, Maurice Couturier – réunit les romans et écrits de la longue période de transition qui porta Nabokov d’une langue à une autre, puis d’une vie à une autre. Y figurent deux romans russes écrits à Berlin et à Paris dans les années 1930, Le Don et L’Enchanteur, mais aussi trois romans composés en anglais entre 1938 et 1953, à Paris pour le premier, aux Etats-Unis pour les deux autres : La Vraie Vie de Sebastian Knight, Brisure à Senestre, et bien sûr Lolita. Couturier y adjoint également en appendice l’extraordinaire autobiographie, Speak, Memory, achevée en 1950 et intitulée, en français comme en russe, Autres rivages.
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