Stefan Zweig, né le 28 novembre 1881 à Vienne en Autriche-Hongrie et mort le 22 février 1942, à Petrópolis au Brésil, est un écrivain, dramaturge, journaliste et biographe autrichien.
Issu d’une famille de la bourgeoisie juive viennoise, Stefan Zweig parcourut l’Europe au cours de nombreux voyages avant la Première Guerre mondiale, et ira en Inde en 1910 puis aux États-Unis en 1912. Il se prit d’amitié avec notamment Romain Rolland, Sigmund Freud (dont il rédigea l’oraison funèbre et à qui il faisait lire ses nouvelles avant parution), Émile Verhaeren sur lequel il produisit une remarquable biographie pleine d’admiration et de reconnaissance pour le grand poète flamand. Polyglotte accompli, il traduisit de nombreuses œuvres de Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, John Keats… Grand connaisseur du monde des arts et des lettres, il nourrit toute sa vie une grande passion pour les autographes et les portraits d’écrivains, qu’il collectionnait.
D’après son autobiographie Le monde d’hier – Souvenirs d’un Européen, quoique engagé au service de l’Autriche au début de la Première Guerre mondiale, Zweig est un pacifiste convaincu. Son texte Jérémie (1916) où il laisse entrevoir la possibilité d’une défaite de l’Autriche, lui donne l’occasion de passer en Suisse en 1917 pour assister aux répétitions de cette pièce, à Zurich. Il en profite pour rencontrer nombre de pacifistes, en particulier son ami Romain Rolland à Genève.
Affecté par la sortie de guerre de l’Autriche, largement réduite, les difficultés matérielles et la dévaluation qui s’ensuivirent, il considère que la décennie 1924-33 constitue la période la plus intense de sa création artistique.
En 1934, il part en Angleterre à cause des persécutions antisémites, il y débutera l’écriture d’une biographie de Marie Stuart. Il attira la colère des nazis lors de l’adaptation cinématographique de l’un de ses ouvrages (Brûlant secret 1938) et un autodafé de ses œuvres eut lieu à Berlin. Il s’établit enfin au Brésil en 1941 où il se suicide à Pétropolis, près de Rio de Janeiro, le 23 février 1942, avec Lotte, son épouse, trop affecté de voir la Seconde Guerre mondiale détruire ses rêves d’humanisme et d’Europe pacifiée.
Son œuvre, particulièrement éclectique, comporte quelques recueils de poésies, quelques pièces de théâtre (Thersite 1907, Volpone 1927…). Il est surtout connu pour ses nouvelles (Amok 1922, la Confusion des sentiments 1926, Vingt-quatre heures de la vie d’une femme 1934), histoires de passion intense pouvant aller parfois jusqu’au morbide ou à la folie. Son œuvre phare, le Joueur d’échecs, a été publiée à titre posthume. Il a écrit de nombreuses biographies (Fouché, Marie Stuart, Magellan, Marie-Antoinette…) d’une grande acuité psychologique et qui comportent une réflexion sur les problèmes de son temps (Érasme 1935). Il travailla durant plus de vingt ans à son recueil de nouvelles Les très riches heures de l’humanité qui retracent les 14 événements de l’Histoire mondiale les plus marquants à ses yeux.
Poésie
Cordes d’argent – poèmes, 1901 (titre original : Silberne Saiten)
Les Guirlandes précoces – poèmes, 1907
Romans et nouvelles
L’Étoile au-dessus de la forêt, autour de 1903 (Der Stern über dem Walde)
Dans la neige, 1904 (Im Schnee)
L’Amour d’Érika Ewald, 1904 (Die Liebe der Erika Ewald)
La Marche, 1904
Amok ou Le Fou de Malaisie, 1922 (der Amokläufer)
La Confusion des sentiments, 1926 (Verwirrung der Gefühle)
Lettre d’une inconnue, 1927 (Brief einer Unbekannten)
La Ruelle au clair de lune, 1927
Vingt-quatre Heures de la vie d’une femme, 1929 (Vierundzwanzig Stunden aus dem Leben einer Frau)
Le voyage dans le passé (1929-1976) (die Reise in die Vergangenheit)
Destruction d’un cœur, 1931
La Gouvernante, 1931
Le Jeu dangereux, 1931
La Pitié dangereuse, 1939 (titre original : Ungeduld des Herzens) – roman
Un soupçon légitime, probablement entre 1935 et 1940 (titre original : War er es)
Le Joueur d’échecs, 1943 (Schachnovelle)
Brûlant Secret, 19454 (Brennendes Geheimnis, 19145)
La Nuit fantastique (Phantastische Nacht)
La Légende de la troisième colombe
Au bord du lac Léman (Episode am Genfer See)
La Contrainte, 1916
Un mariage à Lyon, recueil
Ivresse de la métamorphose dernière œuvre et roman inachevé de Zweig publiée à titre posthume sous le titre original Rausch der Verwandlung
La Collection invisible (Parue avec le recueil de ‘La Peur’) (die unsichtbare Sammlung)
Leporella (Parue avec le recueil de ‘La Peur’)
Le Bouquiniste Mendel (Parue avec le recueil de ‘La Peur’)
Révélation inattendue d’un métier (Parue avec le recueil de ‘La Peur’)
Virata
Rachel contre Dieu
Un homme qu’on n’oublie pas 1948
Un soupçon légitime
Théâtre
Thersite – théâtre, 1907
La Maison au bord de la mer – théâtre, 1911
Jérémie – théâtre, 1916
L’Agneau du pauvre – théâtre, 1930
Essais et biographies
Émile Verhaeren : sa vie, son œuvre, 1910
Deux grands romanciers du xixe siècle : Balzac, Dickens, 1927
Les Très Riches Heures de l’humanité, 1927 (Sternstunden der Menschheit) – textes divers
Marceline Desbordes-Valmore : son œuvre, 1928
Romain Rolland : sa vie, son œuvre, 1929
Nietzsche, 1930
Souvenirs sur Émile Verhaeren, 1931
Sigmund Freud , 1932 en français: La guérison par l’esprit, Editeur Biblio-essai – Lgf, 2003, ISBN 2-253-94338-X
Érasme, Grandeur et décadence d’une idée, 1934 (Triumph und Tragik des Erasmus von Rotterdam)
Conscience contre violence, 1936
Marie Stuart (biographie), 1935
Le Combat avec le démon (Kleist, Hölderlin, Nietzsche), 1937
Trois poètes de leur vie (Stendhal, Casanova, Tolstoï), 1937
Magellan, 1938
Essai sur Tolstoï, 1940?
Amerigo, Récit d’une erreur historique, 1941 (titre original : Amerigo, Die Geschichte eines historischen Irrtums)
Le Brésil, Terre d’avenir, 1942
Le Monde d’hier, Souvenirs d’un Européen – autobiographie, 1944 (Die Welt von Gestern – Erinnerungen eines Europäers)
Balzac, le roman de sa vie. Traduit de l’allemand par Fernand Delmas. Éditions Albin Michel, 1950
Hommes et Destins
Un caprice de Bonaparte 1952 (pour l’édition française chez Grasset)
Montaigne Essai biographique
Correspondance
Sigmund Freud – Stefan Zweig, Correspondance 1991
Arthur Schnitzler – Stefan Zweig, Correspondance 1994
Richard Strauss – Stefan Zweig, Correspondance 1931-1936 1994
Friderike Zweig – Stefan Zweig, L’Amour inquiet, Correspondance 1912-1942 1987
Romain Rolland – Stefan Zweig, Rencontre 1911
Amélie Breton – Stefan Zweig, Lettres 1922
Émile Verhaeren – Stefan Zweig 1996
Stefan Zweig, Correspondance. 1897-1919 (préface, notes et traduction de l’allemand par Isabelle Kalinowski). – Paris : Librairie générale française, coll. « Le livre de poche. Biblio » no 3414, 2005 – 471 pages, 18 cm – (ISBN 2-253-10856-1) – Titre original : Briefe
Stefan Zweig, Correspondance. 1920-1931 (préface, notes et traduction de l’allemand par Isabelle Kalinowski). – Paris : Librairie générale française, coll. « Le livre de poche. Biblio » no 3415, 2005 – 473 pages, 18 cm – (ISBN 2-253-10857-X) – Titre original : Briefe.
Source : Wikipedia