On l’avait (prématurément) annoncé à la tête de la télé publique au printemps dernier : Alexandre Bompard quitte finalement la direction d’Europe 1 pour celle de la Fnac, où il sera chargé d’optimiser le réseau de magasins culturels en vue de sa vente. Portrait d’un homme de 38 ans, au parcours professionnel déjà bien rempli et qui sait relever les défis. Sans faire trop de sentiments.
On savait bien qu’il allait partir d’Europe 1 ! Il y a six mois, on croyait (et lui le premier) que c’était pour France Télévisions. Nicolas Sarkozy en a décidé autrement. On attendait depuis qu’il se trouve un nouveau terrain de jeu : d’abord, parce qu’après les rumeurs de son départ de la radio, il y avait comme un flottement avec son patron, Arnaud Lagardère. Ensuite, parce que ça lui ressemble : pour cet énarque de 38 ans, brillant prototype d’une génération de patrons mercenaires, la petite radio ne pouvait être qu’une étape rapide. Après trois ans à Europe 1, où il affiche un bon bilan – légère augmentation de l’audience, développement du numérique, rédaction apaisée, comptes au vert –, Alexandre Bompard va donc finalement agiter ses idées, nombreuses, à la Fnac. Le terrain de jeu est plus vaste – il passe de 200 à presque 20 000 salariés –, mais fragile. Baisse de fréquentation des magasins, dématérialisation des produits musicaux : l’enseigne, est au cœur des bouleversements de consommation des produits culturels. Elle a déjà commencé à y répondre en s’exportant à l’international et en développant les produits numériques : « Alexandre devra renforcer cette politique », nous explique t-on chez PPR. « Un beau défi industriel, qui ne se refuse pas », a t-il expliqué à ses ex-troupes, déconfites, d’Europe 1.
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