Maïmouna Sanoko, conservateur de la bibliotheque universitaire centrale : « Nous n’avons pas suffisamment de cadres scientifiques »
Sans elle, l’université n’aurait certainement pas son nom de temple du savoir. Riche de ses 80 000 ouvrages, 9000 thèses et mémoires, 240 titres de périodiques dont 60 courants, la Bibliothèque universitaire centrale (BUC) est un pôle majeur de l’université de Ouagadougou. Ouverte depuis 1974, elle fait partie des plus grandes bibliothèques du Burkina. A la tête de la BUC, depuis 1983, le conservateur Mme Maïmouna Sanoko parle de son institution.
« Le Pays » : Mme le conservateur, qu’est-ce qu’une bibliothèque universitaire ?
Maïmouna Sanoko : Une bibliothèque universitaire est une unité d’information où se trouvent des documents mis à la disposition des étudiants, des chercheurs et bien sûr d’un certain nombre de personnes qui sont à la recherche de documents d’un certain niveau universitaire.
Quelles sortes d’ouvrages peut-on trouver dans une bibliothèque universitaire comme celle de Ouagadougou ?
On y trouve des manuels, des périodiques, des monographies, des rapports de format électronique ou de format papier. C’est un ensemble de documents dont les étudiants et les enseignants-chercheurs ont besoin pour leur travail de formation
Il nous est revenu que la BUC perd des ouvrages du fait de l’indélicatesse de certains étudiants…
Oui. Dans toute communauté, on peut rencontrer ce genre de problèmes. Au niveau de la bibliothèque, nous n’avons pas malheureusement un système de surveillance adéquat. Si on avait un système de surveillance par caméras ou de portes magnétiques ou encore le système d’alarme, peut-être qu’on aurait moins de cas de disparitions de documents. Malheureusement, ce sont des individus qui sont à la porte des banques de prêts de livres ou à la sortie de la bibliothèque pour surveiller tous les jours, 200 sorties et entrées des étudiants. Sinon, au moment des examens, ce nombre atteint 300. Dans cette situation, cela devient très très difficile pour une personne.
Cette situation de pertes d’ouvrages est-elle imputable seulement aux étudiants ?
Nous disons que la majeure partie, ce sont les étudiants. Mais bien sûr, le personnel de la BUC, je ne peux pas dire qu’il est blanc comme neige à 100%. Nous avons eu malheureusement parmi le personnel dans un temps pas si lointain quelques agents qui commettaient ce genre d’actes.
Quelle quantité de livres perdez-vous chaque année ?
Là, je ne saurai vous le dire parce qu’il y a plusieurs situations. Soit le livre est perdu, soit l’étudiant a pris le livre, et ne l’a pas ramené. Ou encore, le livre est mal classé car une partie des documents est en libre accès et les étudiants les déclassent facilement. Ce n’est que pendant les périodes d’inventaire qu’on peut avoir une idée précise du nombre de livres que nous avons perdus.
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